Il faut aussi le vivre, le respect !

Publié le par collégial kanentelos

 

La candeur et la naïveté pourrait bien laisser espérer , croire , avoir même la certitude que d'œuvrer pour la maintenance d'une culture, quelle soit saintongeaise où autre , grandit les hommes .


Qui n'a pas la certitude que :
  De côtoyer chaque jour l'héritage de nos pères et nos racines , que d'évoquer au quotidien les valeurs morales qui furent notre historique , notre passé , nos « hier » et qui par la transmission que nous devons en faire , pourraient être un projet pour nos lendemains, devrait nous imprégner de nos propres valeurs ?


J'en ai honte, mais cela est loin d'être une réalité !


Ici en Saintonge le mot respect est bafoué par ceux la même qui se sont octroyés pour mission la collecte de nos valeurs ancestrales , nos coutumes , nos modes de vie .


 La considération portée à nos anciens , ceux là même qui ont offert leurs « châfres » à la culture saintongeaise , est déjà classée au musée des vieilles histoires de notre folklore !!

 

Ceux qui ont offert leur créativité , leur esprit et leur truculence à l'identité ainsi qu' à l'expression saintongeaise sont trahis et ignorés. Ces patoisants qui se sont toujours investis à leurs frais et dépens pour s'offrir en des prestations-spectacles ou  nos ethnologues se transforment encore en gérant de tiroirs-caisse et de buvette . Ceux qui, en plus de leurs cotisations sonnantes et trébuchantes ont alimenté gracieusement les publications patoises de tant de créativités , sont relégués dans l' oubli depuis que l'âge et les vicissitudes des vieux jours les gardent au près de la cheminée .

 

Partout , dans nos racines, le respect est à la fois la clef de voûte et le bloc de fondation de notre culture : le respect des hommes , le respect du travail , le respect de la terre , et particulièrement le respect de nos pères , de nos anciens . Que dire alors du respect du travail de nos pères , quand nos pères sont toujours et aussi nos anciens d'aujourd'hui encore  à nos cotés !


Comment décrire cette tristesse , cette détresse silencieuse qui voile , un court instant les yeux rougis d'un vieux barde saintongeais lorsque qu'il découvre qu'un ouvrage est paru depuis deux ans, incluant un peu de son œuvre , sans que personne n' ai jamais songé ni à le solliciter , ni à l'informer , ni à lui en faire parvenir le moindre exemplaire ?   Comment lui apprendre qu'un autre vient de sortir

 


Soyez sans crainte , il ne se plaindra pas , il ne réclamera rien .C'est en non nom seul que je dénonce cette insolence !


Le « thiu salé » est toujours « le grand » il sera toujours digne et ne dira à personne combien de fierté , de moments de bonheur combien les joies d'en parler à ces enfants , ces voisins , ces amis viennent de lui être volés ?

 

Combien ce minimum de reconnaissance aurait adouci la pesante solitude de ses vieux jours , il n'en parlera pas ! Tout juste évoquera t' il sa déception de découvrir que l'on affuble son patois du terme de « Poitevin-Saintongeais » en titre de couverture, lui qui a accumulé durant toute une vie, les certitudes que jamais un Poitevin n'a « gaugé »   plus de deux  « cots » dans les vases de ses chenaux et que le verbe de sa république des « thius salés » m'a rien à voir avec la langue de ses bons amis Poitevins .

A peine grognera t' il au sujet de cette graphie qui n'est pas la sienne et qui lui fait hausser les épaules . Il n'est pas rassuré en constatant que Goulebenéze n'a pas bénéficié de plus de respect et de considération que lui , et il en est affecté plus encore .


Respect , en Saintongeais ne se dit il pas «  raspé »? Prononcé à la façon de notre littoral , n'entendez vous pas « raspécte » ? Le noter dans un lexique où dans un glossaire n'est pas suffisant , il faut aussi le vivre, le respect, à la Saintongeaise !


  Célestin  Beurdassou

Ecoutez sur entre 16 et 17 une anecdote en patois , confiée par notre Grand Simounet  

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